Propriétaire de Newcastle depuis 2007, Mike Ashley fait la Une du Guardian ce matin. Et ce n’est pas pour évoquer la saison prochaine en Premier League mais… ses réunions de travail en forme de beuveries dans des pubs.

 

Existe-t-il plus anglais que cette histoire ? Depuis ce matin, les britanniques découvrent en effet comment Mike Ashley, propriétaire de Newcastle, gère les affaires de son entreprise Sports Direct, une grande enseigne façon Intersport en Angleterre. La justice, qui doit trancher sur un deal à 15 millions de livres (17 millions d’euros) que l’homme d’affaires n’aurait pas respecté, révèle en effet des méthodes de travail plus british que conventionnelles. Exemples ? Au cours d’une réunion dans un pub londonien en 2013, il aurait mis au défi un jeune analyste financier polonais de la City avec lequel il aurait bu une douzaine de pintes de bière et de la vodka. Résultat, celui qui pèse pas moins de 2,5 milliards d’euros aurait vomi au milieu du bar sous un « tonnerre d’applaudissements » de son équipe. Normal. Habitué des réunions arrosées dans des bars proches de ses bureaux ou des magasins Sports Direct, il aurait également l’habitude de faire une sieste sous les tables des pubs pour exprimer sa « frustration » quand les négociations coincent.

 

 

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Une blague de comptoir ?

Le contrat pour lequel Mike Ashley (52 ans) se retrouve devant la justice aurait justement été signé au cours d’une soirée arrosée au pub. Ancien banquier et dirigeant de Sports Direct, Jeff Blue assure que ce dernier lui aurait promis 15 millions de livres s’il arrivait à doubler la valeur des actions de l’entreprise en trois ans. »Une plaisanterie » pour pour Mike Ashley, qui nie l’existence d’un réel accord. Et ce, au grand dam de Jeff Blue, dont l’objectif a été atteint en février 2014. La valeur des actions a par ailleurs chuté depuis, notamment à cause d’une enquête du Guardian sur les salaires des employés de Sports Direct en dessous du minimum légal. Problème pour Jeff Blue : s’il a bien reçu 1 million de livres à ce moment-là - une première partie des 15 millions selon lui -, aucun accord écrit n’a été signé. « Une quantité considérable d’alcool a été bue ce soir-là », ont insisté les avocats de Mike Ashley qui évoquent de nombreuses « blagues » sur plusieurs sujets comme le business ou le foot, un domaine dans lequel le boss de Newcastle regrette par ailleurs d’avoir investi, comme il l’affirmait en 2016 suite aux mauvais résultats du club.

 

Mais ce n’est pas une excuse valable pour les conseillers de Jeff Blue. D’autant que Mike Ashley procède toujours ainsi selon l’ancien banquier qui n’a « jamais vu ça ailleurs ». D’après lui, les réunions se déroulent ainsi : début à 20h dans un pub avant un dîner à 22h30 et des vraies discussions entamées à partir d’1h. La fermeture du bar ? Pas un problème pour le boss de Newcastle qui poursuit les discussions à l’intérieur, entre fish and chips et kebabs fournis pour éponger les litres de bière. « La justice doit déterminer si ces soirées sont juste une virée au pub ou une réunion professionnelle importante », explique l’avocat de Jeff Blue, qui précise au passage que Mike Ashley négociait également des transferts pendant ces réunions. Et si on tenait l’explication de l’arrivée de Gabriel Obertan à Newcastle ?